28/09 : National Perche à Cajarc (46) : c’est de ma faute…
Sylvain Garza organise avec l’AAPPMA locale une compet bateau pour laquelle seules les perches sont comptabilisées, au poids et avec un quota court, de manière à favoriser la recherche des jolis poissons.
Nous retrouvons sur place l’équipe gersoise qu’on n'avait pas vue depuis bien longtemps, des FTF, Florent et Brian sur le beau Nitro, et plein d’autres… bref, du beau monde, pour une vingtaine de bateaux au total.
Nous avons fait une poignée de sorties sur le Lot depuis maintenant un an, qui se résument pour la plupart à des pêches de bordures avec trois boites de stick et de cranks à bord, et nous ne connaissons pas le spot. On ne part pas de zéro, mais on n’est pas non plus au top…
La mise à l’eau se fait tout à l’aval d’un secteur de 7km. Nous décidons de partir pour les quelques centaines de mètres qui vont de la misalo à la limite basse du parcours. Quelques bateaux sont de la partie, des poissons (peu) sont pris par d’autres compétiteurs à proximité d’un bel herbier en pleine eau, mais les touches se calment très vite, et les sept ou huit bateaux s’éloignent petit à petit, jusqu’à ce que nous soyons seuls au monde.
Ponctuellement, des gardons se font emplâtrer à proximité de l’herbier et volent dans tous les sens. Dans les 4,5m autour de l’herbier, quelques échos de taille moyenne. Je laisse à Lenka le soin de peigner consciencieusement autour, puis plus loin dans le profond. Pendant ce temps, je pêche vite en pure réaction à la blade, au lipless et au deep crank. Rien ne se passe, mais nous partons du principe que les perches sont inactives dans le profond, et montent ponctuellement dans l’herbier dégommer les blancs. Il suffit de pêcher la pente au ras de l’herbe pour intercepter à la montée, et ça doit rentrer… sauf que les heures passent et un gros doute s’installe autour des probabilités de plus en plus faibles de faire un poisson. Lenka a craqué, mis un leurre de réaction, et pris quelques poissons non maillés. Je reste donc sur une petite blade, et lance, lance,… jusqu’à me faire intercepter violement par un poisson qui est rapidement trop lourd pour être une perche (oui forcément un poisson de rivière sur le ML, ça tire). Je subis, et quand ça monte… bah c’est bien une perche, que je vois plus grosse qu’elle ne l’est en réalité. Sylvain et Marc Tissot sont à proximité est pèsent le poisson immédiatement : 1.820kg.
La confiance remonte, et les leurres volent pendant les deux grosses heures qui nous séparent de la fin de la manche. Nous ne ferons plus rien. Ce poisson nous permet de monter sur la troisième marche du podium avec en prime le big fish de la journée, ce qui est plutôt acceptable pour une première…
Avec le recul, j’ai été très mauvais dans l’analyse. Je suis parti du principe que les échos étaient des perches, et qu’elles montaient ponctuellement dans l’herbier pour chasser. Pas une seconde je n’ai pensé qu’elles pouvaient être au repos au cœur de l’herbier, et qu’il était possible d’aller les solliciter à cet endroit. Lenka a insisté à deux reprises pour y pêcher, chose qu’elle a faite en texas avec un petit minnow, mais mon impatience dans ces moments là nous a empêché d’insister suffisamment pour comprendre que c’était la solution. Avec le recul c’est tellement con qu’il y a de quoi en rire, mais je ne voyais absolument pas des perches camper dans un herbier. Enorme lacune et manque d’expérience, qui nous fait passer à côté de la pêche.
Thierry et Fil qui comprennent le manège en fin de journée rentrent leurs deux plus gros poissons en drop dans l’herbe. Ils terminent avec un quota autour de 3.5kg.
13/10 : La Compet Carnatoulouse à Lunax (31) : torts croisés…
Comme chaque année depuis trois ans, Carnatoulouse Evènements organise sa compet automnale en float tube. Le vainqueur repart avec un bateau ! Cette année, pour changer un peu du Jon Boat, il s’agit d’un SmartLiner 110 avec un élec Motorguide à commande à pied sur sa remorque, et le lieu reste inchangé, puisque comme en 2012, ça sera Lunax.
A la différence de l’an dernier, où quelques rares serpis avaient constitué le gros des prises dans un froid glacial au milieu des vagues, sur un lac devenu une flaque insignifiante, cette année, le niveau est extrêmement haut, avec plus de 10m d’eau en plus, et les serpis sont les grandes absentes des préfishing. La flotte est à 18°, et au vu des préfishing, tout le monde sait que les perches constitueront le gros des prises.
Préfishing :
Disons le tout de suite, il est peu glorieux, les poissons juste maillés, et aucune approche ne sort du lot.
Lenka passe étrangement à travers en ne faisant aucune touche. On a sorti le bateau plutôt que le float pour aller vite, mais nous ne dépassons pas les zones qui nous semblent être limite à atteindre en float.
En gros, je prends des poissons collés au fond dans 4m, d’autres dans 10, mais aussi des suspendus dans 16.
Si l’eau ne refroidit pas trop dans la quinzaine qui nous sépare de la compet, nous considérons que l’info peut être valable, et qu’il pourrait être inutile de racler le fond.
Jour J :
Dimanche matin, 8h, coup de trompette. Je lance une blade à la misalo, prends un caramel, et la perche qui semble maillée est une pauvre saucisse de 35. Le gros des compétiteurs passe vite sur l’entrée du premier bras pour rejoindre la digue. Nous sommes une dizaine à rester sur la zone, qui abrite forcément des poissons, et présente l’avantage de pouvoir prendre la température très vite.
Je reprends une saucisse, quelques touches courtes en linéaire light entre 7 et 10m, et une serpi non maillée. Ca a l’air de bouger, mais il manque un truc. Une serpi de 60 est prise à côté de moi en ticale avec un shad de 6’’, ça sera un faux indice que je laisse de côté immédiatement. Il se passe quelque chose, mais il manque aussi un truc. Il faut trouver… et je ne trouve pas.
Lenka s’éloigne du gros du troupeau pour prendre le large loin de toute pente, au milieu des 11m. Je reçois un texto qui m’annonce son premier poisson maillé, puis rapidement un second. Alors que je continue à rater des poissons, je suis sur le point de la rejoindre quand un nouveau message m’annonce une 36.
Je m’arrête en chemin, quelques floats sont déjà en train de se resserrer autour d’elle, et il serait con d’embarquer encore plus de monde avec moi, ou d’aller lui voler une précieuse perche qu’elle pourrait ajouter à son compteur qui se porte plutôt bien. Elle pêche au plomb avec un drop bien décollé, avec des micro anims qui ne ressemblent plus vraiment à du plomb, mais ça fonctionne.
Pas grand-chose n’a été pris ailleurs, le choix de rester sur la première zone était le bon. Un Silure de 96 joue l’invité surprise pour un Fabien qui après y avoir ajouté une serpi de 55 et une perche maillée ne sera plus rejoint de la journée.
Une période d’activité arrive sur le plateau où tout le monde s'est rapproché de la miss. Les perches sont maintenant décollées de 2 ou 3 mètres, sous les bancs de blancs, et tout le monde –ou presque- prend des poissons, à la lame ou au souple. Je suis comme un con au milieu de tout ça, les poissons sortent à droite, à gauche, et je ne prends rien.
Lenka rerentre une perche maillée et dépasse nettement le mètre de poissons. Elle prend à ce moment là une seconde place à laquelle il ne manque pas grand-chose pour se transformer en première. Il reste encore 4 heures.
L’activité baisse, puis devient nulle en début d’après midi, mon compteur est à zéro. Je suis méchamment passé à travers, et les commissaires ne mesurent maintenant plus grand-chose, à l’exception de deux beaux poissons pris au float par deux compétiteurs. Paul rate à côté de moi un beau poisson qu’il voit attaquer. Nous sommes toujours dans 12m, et je pêche comme un idiot au crank et à la lame dans les 2m pour intercepter ces poissons qui sont forcément dans nos palmes. Là non plus, rien.
Le déblocage vient de Sylv’ que je vois pêcher avec un jig surmonté d’un teaser. Il pêche au fond, plutôt lentement au moment où je le regarde, mais j’imagine les possibilités de pêche que ça m’ouvre, du drop pur jig posé sur le fond à une pêche violente dans mes palmes, tout est possible, sans changer de leurre, de canne et de montage en permanence comme je le fais depuis le début de journée. Je commence par démouliner par à-coups pour atteindre le fond sans rater une éventuelle touche à la descente, et à remonter en jiggant violemment. Je ne joue pas à l’ascenseur bien longtemps, une première touche arrive, et je décroche un poisson correct sur le zzzzziiiiiiiiii caractéristique qu’émet le moulinet du con qui n’a pas vérifié le serrage. Je me fais brancher, mais je suis plutôt content, ça fonctionne peut-être. Je me déplace et prend une nouvelle touche manquée. Je jette mon marqueur et tourne autour, trois perches rentrent de cette manière, toujours dans la dernière phase de l’ascension, dans mes palmes. Ca se calme, je relève le marqueur et me déplace d’une cinquantaine de mètres, nouveau poisson maillé. Je commence à m’enflammer et briefe Lenka par texto. L’erreur de sa journée se produit à ce moment, elle n’a pas réussi à vraiment croire que les perches étaient passées si peu profond, désormais au dessus des boules de blancs. Elle rentre quand même un cinquième poisson en écoutant les explications. J’en fais également une cinquième.
Je suis à bloc, Lenka n’est à qu’à 40cm du premier, je suis à 50, il reste une heure et tout est jouable, d’autant plus que peu de poissons se font. Trop de compétiteurs grattent le fond.
Le drame survient sur un arrêt buffet que je prends au float. Je retourne au ferrage un brochet de 70 qui a pris le teaser. La coupe arrive dès le premier rush... putain de pike ! Nouveau montage, et on recommence. Jusqu’à la dernière seconde j’y ai cru, Lenka pouvait faire un poisson, n’importe quoi, et passer devant. Idem pour moi. Un compétiteur vraiment cool m’a même fait signe de venir sur des échos sur lesquels il venait de manquer un poisson dans les 5 dernières minutes (un grand merci à toi si tu passes par là, c’était vraiment très très cool !). Il avait compris trop tard, avait rentré deux poissons, mais la gagne était cuite pour lui, et on venait de discuter discrètement de la position des poissons et des regrets que nous pouvions nourrir pour avoir compris trop tard.
La trompette retentit pour la seconde fois de la journée... on sait qu'Elian a pêché seul en bas et pris au moins deux brochets et une perche... le classement est flou, mais finit par tomber, Lenka est 2, je suis 4.
Finalement, on pourrait regretter plein de choses, je me suis troué le matin sans vraiment comprendre pourquoi, et Lenka s'est mal adaptée à une pêche très spécifique l'aprem', mais c'est pas le cas... 60 participants, on rentre tous les deux dans les 5, la miss est sur la seconde marche du podium... c'est très très correct à nos yeux... et puis l'organisation était réellement au top. Je mesure chaque année un peu plus à quel point tout ça est compliqué, prise de tête souvent, pour une reconnaissance minime de quelques minutes sans commune mesure avec le temps passé à s'emmerder pour qu'on passe tous une journée pépère. Du coup, un méga méga merci à Carnatoulouse et à l'ensemble des bénévoles pour tout, c'est vraiment chouette, pour chaque compétiteur qui passe un bon moment à titre personnel autant que pour la pêche au sens général et l'image qu'on en donne !
A+
Matt
(un grand merci aussi à ceux à qui j'ai piqué des tofs sans rien demander, Mat, Thierry, Sylv, Pierrot,...)